Circonspection
Il passe, en 1989, à la NOS (Nederlandse Omroep Stichting). Il y devient directeur du département Dienst Radio Programma (Service des Programmes Radio) pour officier sous les houlettes, successivement, de Joop van der Reijden, Max de Jong et André van der Louw. Une fonction aux aspects déchirants : être, d'un côté, jugé par des présidents de station critiques qui tolèrent les activités des créateurs de programmes de NOS et, de l'autre, remplir le rôle de coordinateur pour tout un ensemble de stations, à une époque où les stations commerciales en devenir voyaient leur part du marché croître mois après mois. Willem van Beusekom prend à son compte, avec une certaine circonspection, la responsabilité du total : « À Hilversum, les processus sont loin d'être ultrarapides, il vous faut toujours initier des réunions avec quantité de personnes. Il arrive que cela soit, dans certains cas, extrêmement frustrant. C'est alors que l'on se dit : "collègues, il faut que nous entreprenions quelque chose. Sinon, ce seront les stations commerciales qui prendront possession des éthers." Par ailleurs, je suis suffisamment dirigeant et diplomate pour savoir qu'il faut inévitablement passer par cinq voire six niveaux si l'on veut parvenir à quoi que ce soit. Il faut être prêt, dans ce métier, à avaler bien des choses. Le malheur est que la somme colère, plus frustration plus incompréhension ne connaît pas de résultat satisfaisant. »
Il se charge de donner corps à ce que l'on a appelé la « coloration des stations » (c'est-à-dire la modulation des programmes en fonction des vocations particulières des chaînes de diffusion), alimente de façon intelligente la discussion en ce qui concerne la mise en forme et le nivellement horizontal et,
en inscrivant régulièrement ce thème à l'ordre du jour, prépare méticuleusement l'ébauche permettant d'arriver à créer une rédaction se chargeant des actualités pour la station nationale: « Tout le monde s'accorde à penser qu'une station de qualité peut attirer un auditoire important. Ceci implique un journalisme de niveau correct. La pratique actuelle aux Pays-Bas y constitue un obstacle. Pas moins de huit stations préparent un sujet quelconque. Personne cependant ne finalise quoi que ce soit, car la station concernée ne possède pas de temps d'antenne pour cela » et : « ceux du rez-de-chaussée, là où bat le cœur du journalisme, aimeraient bien eux. Mais dans les hautes sphères ils ne cessent de se demander si l'identité ne va pas alors courir de risque. » Au cours de l'année de son départ vers NPS (
Nederlandse Programma Stichting) le programme
Radio 1 Journaal se lance à l'assaut des éthers pour la première fois. Un tournant marquant.
Générosité
Au milieu des années quatre-vingt dix la substantialisation des trois chaînes de télévision et en particulier l'aspect de la distribution et de la combinaison des diverses stations sur les différentes chaînes sont âprement discutés.
La création de NPS dotée d'un statut de station - A, suite à une scission de la « grande » NOS rend possible la substantialisation d'une chaîne Nederland 3 culturellement progressive.
La tâche fondamentale que NPS se voit attribuer est de prendre à son compte la culture, l'art, les minorités, les développements multiculturels et la jeunesse. Parallèlement, NPS joue également, de par sa capacité de copropriétaire de NOVA (une émission d'actualités très suivie en soirée), un rôle important dans le secteur informatif. On demande à Willem van Beusekom de bien vouloir en être le premier directeur général. « Quelqu'un a, un jour, dit de moi que j'étais généreux, diplomate et tenace. Cette description me paraît, parfaitement tenir la route », dit-il la veille et il s'avère que ces capacités sont quasiment indispensables pour donner de vraies chances de survie au plus jeune rejeton des stations de radiotélévision. Au début, il a le vent de la politique en poupe, on encourage en effet de tout coeur une collaboration intense sur la même chaîne, mais bien vite (les dirigeants de) « La Haye » devient plus sensibles à une caractérisation de chacune des stations, ce qui est loin de faciliter, pour NPS, la garantie de son droit à l'existence. Des années durant NPS essaie, sous la direction de Willem van Beusekom, d'apporter pierres et mortier en vue d'un objectif commun : des programmes de très bonne qualité essayant d'intéresser le public le plus large : « Il est parfaitement possible de réaliser des programmes ayant trait aux minorités et à la culture légers. La société multiculturelle connaît des problèmes que nous n'allons certainement pas ignorer, mais elle a également de nombreux côtés plaisants. »