« Hilversum » retient (un court instant) son souffle lorsque VARA décide, en 1999, de s'orienter quant à une possibilité d'avenir commercial en-dehors du système. Ceci n'est pas sans risque de conséquences graves pour NPS non plus, après de longues années d'investissement dans le réseau, encore que de l’avis « du diplomate » Willem van Beusekom les choses puissent êtres vues sous un autre angle : « Si j'étais le patron de VARA, j'aurais puisé, dans les semaines qui viennent de passer, une riche inspiration et un bel élan. Dans le monde de la radiotélévision, grande fut la consternation mais je pense que nombreux furent ceux qui se dirent « Pourquoi n'ai-je pas eu moi-même l'idée d'une telle orientation vers l'extérieur ? ». En fin de compte, VARA ne donne pas suite à ses projets, NPS a trouvé sa maturité et Nederland 3 (la 3ème chaîne néerlandaise) paraît pouvoir poursuivre son chemin.
Histoires d'organisation
NPS se profile comme une organisation de radiotélévision à part entière mettant tout particulièrement l'accent sur les programmes. « On parle beaucoup trop de l'organisation. Et j'avoue le faire moi aussi. L'important n’en reste pas moins les programmes. C'est en fait de cela qu'il devrait s'agir. Les créateurs de programmes devraient être embêtés le moins possible par des histoires d'organisation, c'est à moi de me charger de cet aspect des choses. » Lors d'une nouvelle discussion politique ayant pour sujet le système de radiotélévision publique, ce rôle effacé semble devenir funeste pour NPS. Fin juin 2005, quelques jours après la célébration des 10 ans d'existence de NPS, la secrétaire d'état de l'OCW (Onderwijs, Cultuur en Wetenschap = Éducation Nationale, Culture et Sciences) fait part de son intention d'arrêter NPS, l'important étant les programmes et non pas l'organisation affirme-t-on, de façon pour le moins cavalière. Ce fut, pour Willem van Beusekom, une nouvelle concernant « la station la plus orientée vers le public de l'organisation des chaînes publiques » consternante.
Il apparut alors que NPS disposait d'une base étonnamment active, près de 100 mille téléspectateurs et auditeurs signèrent une pétition, amis et adversaires du service de radiotélévision public baptisant la démarche de l’OCW de divers qualificatifs allant « d'incompréhensible » à « ridicule » et expriment leur opinion lors d'une manifestation très suivie tenue sur la place Het Plein de La Haye. La coalition au gouvernement se comporte en otage de sa propre décision. Près d'un an plus tard, le vent politique semble tourner, mais cela est loin de dissiper l'incertitude qui plane.
Concours Eurovision de la Chanson Parallèlement à sa longue carrière dans le monde de la radiotélévision publique sa passion pour la musique et la culture constitue un fil conducteur tout au long de sa vie, ce qu'il traduisit, entre autres, par l'acceptation de différentes fonctions (de direction). Enthousiasmé par la chanson gagnante de Teddy Scholten (« Een beetje », en 1959) il s'éprend du Eurovisie Songfestival (Concours Eurovision de la Chanson) : « J'en fus impressionné à un point tel que je ne suis plus jamais arrivé à m'en défaire. Cela tient à la tension de la compétition, à la possibilité que l'on a d'attribuer des points, à la colère qui monte lorsque les choses ne tournent pas comme prévu et au fait de se retrouver agréablement en famille et entre amis. Je l'appelle le plus grand jeu de famille que l'on puisse s'imaginer. »
De 1987 à 2005 il est - avec une unique absence - la voix de commentateur attitré de l'émission de télévision annuelle consacrée au Concours Eurovision.
Solide au poste, minutieux et doté d'un sens aigu du timing. Il se mêle en outre activement et avec beaucoup d'ambition, par le biais de nombreuses fonctions, de l'organisation du festival, parfois même contre sa propre conviction. « Je me dis toujours : Les Pays-Bas peuvent faire mieux. Les artistes peuvent mieux faire, ou cela peut tenir aux compositeurs et aux paroliers absents. Les Suédois par exemple ont une sorte d'honneur professionnel. Leurs chansons du Concours se trouvent toujours dans le top dix. Ils le considèrent comme un projet de prestige. En ce qui nous concerne, j'ai souvent plutôt tendance à me dire : comment est-il possible que cela ait réussi à passer lors de la sélection ? ». Il reçoit, à juste titre, le surnom de « Monsieur Festival de la Chanson », ce qui a pour effet de porter ombrage à son importance dans certains domaines moins sujets aux feux de la rampe. Mais c'est aussi le prix qu'il paie pour son propre enthousiasme: « Partout autour de vous la fièvre du festival bat son plein, une semaine durant on ne parle de rien d'autre que de chansons, de chances et de tension. Tous les détails deviennent des thèmes en grandeur nature. On ne cesse de rire, comme par le passé, pour des riens. Assister à des répétitions en cours de journée et se retrouver sur la piste de danse des heures durant le soir, s'amuser comme des fous, ce que l'on ne fait jamais le reste de l'année », des aspects qu'il ne manquait pas, quelques années auparavant, de relativiser.
Pendant près de quatre décennies et par le biais des diverses fonctions qu'il avait exercées, Willem van Beusekom appliqua un cachet personnel à l'histoire de l'organisation de la radiotélévision, structure dans laquelle. Il décrivit son rôle dans les termes suivants : « Je crois, tous comptes faits, que je suis devenu ce que je souhaitais devenir, mais cela dans un autre domaine. Même dans ma fonction actuelle chez NPS j'ai l'impression d'être une sorte de diplomate lâché dans l'arène politique. Je ne suis pas chamailleur, n'ai rien d'un intrigant, la quête de convergences, voilà mon essence.